Barrage d'Affiniam - (Photo : ventdefolie.net) |
Le barrage d’Affiniam, le Projet des Pêches de Kafountine dans
le département de Bignona, La centrale photovoltaïque, la Nouvelle Zone Franche
Industrielle de Ziguinchor... Autant de de projets structurants à partir
desquels les nouvelles autorités du pays doivent s’appuyer notamment dans le
cadre de la mise en œuvre du « plan Marshall » promis par Macky
Sall.
Zig Presse vous
présente, sous forme de feuilletons, un tour d'horizon de ces projets. Aujourd'hui : Le barrage
d'Affiniam
HUBERT SAGNA
Journaliste, Ziguinchor
Durant toute la campagne
présidentielle, le candidat Macky Sall a promis, une fois élu, de faire du
règlement de la crise en casamançaise sa priorité n°1.
Pour accompagner ce
processus devant aboutir à une paix définitive, le nouveau président de la
république a promis la mise en œuvre d’une « sorte de plan Marshall »
dans lequel le désenclavement total et entier de la région sud du pays occupera
une place de choix.
Il a dans ce sens
promis, entre autres, l’installation d’une zone franche industrielle ainsi
qu’un programme spéciale de culture de riz. Loin de demeurer une nouvelle
approche dans le cadre de la relance effective des activités économiques en
Casamance, ces mesures annoncées par Macky Sall avaient pourtant été édictées
par ses prédécesseurs à travers certains projets structurants dont la mise en
œuvre devait constituer une réponse durable aux aspirations profondes des
populations de la région de Ziguinchor. Parmi ces projets :
Le barrage d'Affignam
Le projet de construction d’un barrage sur le marigot de Bignona, un affluent
de la rive droite du fleuve Casamance long de 66 kilomètres, est issu des
accords de coopération économique et techniques signés le 23 novembre 1973 à
Beijing entre la république populaire de Chine et le Sénégal.
Construit en 1988 par la
coopération chinoise pour un coût estimé de six (06) milliards de francs CFA,
cet important ouvrage hydro-agricole est destiné à arrêter l’avancée de la
langue salée dans une zone protégée de 5 6OO ha.
Le barrage d’Affigniam,
construit au milieu d’un bassin versant de 620 kilomètres couvrant une vallée
de 12 000 ha, devait aussi permettre le stockage des eaux de ruissellement
pour faciliter le lessivage des terres salées et favoriser en même temps l’émergence
de flore d’eau douce et la récupération des terres abandonnées.
Inauguré en grande pompe
à la veille de la campagne présidentielle de 1988 par Abdou Diouf,
l’infrastructure est dans un état de décrépitude inquiétant.
Affiniam (Photo : ausenegal.com) |
La République populaire
de Chine s’était engagée à mettre en valeur des terres protégées par
l’aménagement secondaire des zones de riz cultivables et l’utilisation des
variétés de riz adapté.
Le coût de l’opération
devait tourner autour de 50 milliards pour une durée de 25 ans. Mais la rupture
des relations diplomatiques, le 09 janvier 1996, suivie du retrait des
coopérants chinois deux jours après (11 janvier 1996) ont bloqué la poursuite
des travaux.
Toutefois, à la faveur
de la reprise des relations entre la République populaire de chine et le
Sénégal survenues le 25 octobre 2005, une mission chinoise a visité l’ouvrage
et les différentes installations. Les autorités sénégalaises ont, aussi, saisi
la Chine dans le cadre de la relance du projet dans ses différentes prévisions pour
permettre au barrage de jouer pleinement le rôle à lui attendu.