vendredi 20 avril 2012

Accompagner le processus de paix : Le barrage d'Affiniam


Barrage d'Affiniam - (Photo : ventdefolie.net)
Le barrage d’Affiniam, le Projet des Pêches de Kafountine dans le département de Bignona, La centrale photovoltaïque, la Nouvelle Zone Franche Industrielle de Ziguinchor... Autant de de projets structurants à partir desquels les nouvelles autorités du pays doivent s’appuyer notamment dans le cadre de la mise en œuvre du « plan Marshall » promis par Macky Sall. 




Zig Presse vous présente, sous forme de feuilletons, un tour d'horizon de ces projets. Aujourd'hui : Le barrage d'Affiniam

HUBERT SAGNA
Journaliste, Ziguinchor

Durant toute la campagne présidentielle, le candidat Macky Sall a promis, une fois élu, de faire du règlement de la crise en casamançaise sa priorité n°1. 

Pour accompagner ce processus devant aboutir à une paix définitive, le nouveau président de la république a promis la mise en œuvre d’une « sorte de plan Marshall » dans lequel le désenclavement total et entier de la région sud du pays occupera une place de choix. 
Il a dans ce sens promis, entre autres, l’installation d’une zone franche industrielle ainsi qu’un programme spéciale de culture de riz. Loin de demeurer une nouvelle approche dans le cadre de la relance effective des activités économiques en Casamance, ces mesures annoncées par Macky Sall avaient pourtant été édictées par ses prédécesseurs à travers certains projets structurants dont la mise en œuvre devait constituer une réponse durable aux aspirations profondes des populations de la région de Ziguinchor. Parmi ces projets :

Le barrage d'Affignam

Le projet de construction d’un barrage sur le marigot de Bignona, un affluent de la rive droite du fleuve Casamance long de 66 kilomètres, est issu des accords de coopération économique et techniques signés le 23 novembre 1973 à Beijing entre la république populaire de Chine et le Sénégal. 

Construit en 1988 par la coopération chinoise pour un coût estimé de six (06) milliards de francs CFA, cet important ouvrage hydro-agricole est destiné à arrêter l’avancée de la langue salée dans une zone protégée de 5 6OO ha.

Le barrage d’Affigniam, construit au milieu d’un bassin versant de 620 kilomètres couvrant une vallée de 12 000 ha, devait aussi permettre le stockage des eaux de ruissellement pour faciliter le lessivage des terres salées et favoriser en même temps l’émergence de flore d’eau douce et la récupération des terres abandonnées. 

Inauguré en grande pompe à la veille de la campagne présidentielle de 1988 par Abdou Diouf, l’infrastructure est dans un état de décrépitude inquiétant. 

 Affiniam (Photo : ausenegal.com)
La République populaire de Chine s’était engagée à mettre en valeur des terres protégées par l’aménagement secondaire des zones de riz cultivables et l’utilisation des variétés de riz adapté. 

Le coût de l’opération devait tourner autour de 50 milliards pour une durée de 25 ans. Mais la rupture des relations diplomatiques, le 09 janvier 1996, suivie du retrait des coopérants chinois deux jours après (11 janvier 1996) ont bloqué la poursuite des travaux. 

Toutefois, à la faveur de la reprise des relations entre la République populaire de chine et le Sénégal survenues le 25 octobre 2005, une mission chinoise a visité l’ouvrage et les différentes installations. Les autorités sénégalaises ont, aussi, saisi la Chine dans le cadre de la relance du projet dans ses différentes prévisions pour permettre au barrage de jouer pleinement le rôle à lui attendu.